Le gouvernement ghanéen a annoncé mardi la suppression de plusieurs taxes instaurées ces dernières années pour pouvoir bénéficier d’un soutien du FMI, en raison de vouloir ainsi « réduire la pression sur les ménages » et « augmenter leurs revenus disponibles ».
L’Etat ghanéen a mis fin à cinq taxes considérées comme des « prélèvements nuisibles », a indiqué le ministre des Finances Cassiel Ato Forson en présentant le premier budget du gouvernement du président John Dramani Mahama devant le Parlement.
Il s’agit des taxes de 10% sur les gains de loterie, de 1% sur les transferts mobiles, de celles sur les émissions des industries et des véhicules, de la TVA sur l’assurance des véhicules, et de la taxe de 1,5% sur l’or non traité des petits exploitants miniers.
Ces impôts avaient été instaurés en 2022-2023, sur l’insistance du FMI qui en avait fait une condition pour accorder au pays, qui connaissait alors sa pire crise économique depuis des décennies, un plan de sauvetage financier.
La suppression de ces impôts réduira la pression sur les ménages et augmentera leurs revenus disponibles. De plus, elle favorisera la croissance des entreprises et renforcera la conformité fiscale, a déclaré M. Forson.
Cette mesure intervient alors que le Ghana tente de surmonter l’une des pires crises économiques de son histoire, marquée par un défaut de paiement en 2022 et une hausse du chômage, ce qui a poussé l’ex-président Nana Akufo-Addo à solliciter un prêt de 3 milliards de dollars auprès du FMI.
Alors que son annonce nourrit les craintes de déficit budgétaire, M. Forson s’est efforcé de rassurer le Parlement, affirmant que l’administration avait « stoppé l’hémorragie » et qu’elle mettrait en place des réformes pour optimiser la collecte des impôts.

Le gouvernement prévoit ainsi de modifier la loi sur l’administration des recettes pour générer un supplément de 0,3% du PIB, tout en réduisant le nombre de pénalités routiers en 2025.
Des experts, dont Daniel Amateye Anim-Prempeh, économiste à l’Institut pour le Développement Économique (PIED), ont salué cette décision.
Elle est nécessaire pour soulager les Ghanéens en ces temps difficile, a-t-il déclaré.
« Mais le succès de cette mesure dépendra de la capacité du gouvernement à augmenter la collecte des recettes sans augmenter le déficit fiscal », a ajouté l’économiste.
Au Parlement, le ministre des Finances a également présenté plusieurs projets ambitieux, dont la création d’une banque de développement pour les femmes, ainsi qu’un investissement de 10 milliards de dollars dans les infrastructures.
Le gouvernement prévoit également de créer le Ghana Gold Board (GOLDBOD) pour réguler et gérer les ressources aurifères du pays, dans le mais d’augmenter les réserves de devises étrangères et de stabiliser le cedi, la monnaie locale.
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