Le quotidien des étudiants de l’Université de Kinshasa tourne au parcours du combattant. Depuis plusieurs jours, le croisement des avenues Université et Righini, dans la commune de Lemba, est devenu impraticable suite à l’apparition d’un trou causé par les eaux des pluies qui se sont abattues sur la capitale. C’est ce qu’a pu constater Yabisonews.cd, ce mardi 13 mai 2025.
Cet affaissement progressif de la chaussée met à rude épreuve la mobilité des jeunes universitaires, qui doivent composer avec une situation de plus en plus critique.
La route, qui relie plusieurs quartiers populaires à l’Unikin, est menacé d’être désormais coupée à la circulation des véhicules. Taxis-bus et voitures passent difficilement sur ce tronçon. Seuls les motards continuent à emprunter l’axe, au prix de nombreux risques. « On est obligé de passer par là, malgré le danger, sinon on n’arrive pas aux cours », témoigne Rémy, étudiant en première licence à la faculté des Sciences.
Cette situation provoque des embouteillages monstres de motos, avec une flambée des prix du transport. « Avant, je payais 1 000 francs. Aujourd’hui, on me demande 2 000 voire 2 500 francs selon les heures », déplore Ruth, étudiante en droit. Pour de nombreux étudiants, ces frais supplémentaires s’ajoutent à une précarité déjà lourde à porter.
Le stress des examens de fin d’année se double désormais d’une angoisse liée aux déplacements. Certains étudiants évoquent même la possibilité de sécher les cours, faute de moyens ou de temps. « Je mets parfois plus d’une heure pour franchir à moto une distance qui, normalement, prend dix minutes », explique un autre étudiant.
Sur place, le décor est chaotique. Un large ravin s’élargit jour après jour, grignotant le bitume et menaçant les habitations voisines. Aucune barrière de sécurité, aucune signalisation n’a été installée pour alerter du danger. L’érosion progresse en silence, sous les regards impuissants des riverains.
Les étudiants, premiers usagers de cet axe vital, appellent les autorités à réagir. « Ce n’est pas seulement une route, c’est notre accès à l’éducation », martèle un habitant du coin qui exige une descente urgente sur le terrain du gouverneur de la ville, Daniel Bumba, pour évaluer les dégâts et initier les travaux.
Dans une ville où les infrastructures routières sont déjà en lambeaux, chaque tronçon perdu aggrave l’enclavement et la fragilité du tissu urbain. Pour l’UNIKIN et ses milliers d’étudiants, il y a urgence sans action rapide, c’est toute une génération d’apprenants qui risque d’être laissée sur le bord du ravin.
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