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Roche se renforce dans les traitements contre l’obésité en s’alliant à Zealand Pharma

Le géant pharmaceutique suisse Roche grimpe mercredi en Bourse après l’annonce d’un partenariat avec le groupe danois Zealand Pharma, qui lui permet de se renforcer dans le marché en plein essor des traitements contre l’obésité.

Le groupe suisse, qui avait déjà mis un pied sur ce marché l’an passé en rachetant l’entreprise californienne Carmot Therapeutics, va débourser jusqu’à 5,3 milliards de dollars (4,8 milliards d’euros) pour continuer avec Zealand Pharma le développement, puis la commercialisation et la fabrication de pétrelintide, un traitement en cours d’étude qui agit sur l’hormone de la satiété.

L’accord concerne une collaboration sur le pétrélintide en tant que thérapie seule, mais aussi en association avec le traitement expérimental de Roche appelé CT-388.

Il prévoit que Zealand Pharma et Roche commercialisent l’ensemble petrelintide aux Etats-Unis et en Europe et que le groupe suisse en ait les droits exclusifs pour le reste du monde. Roche se chargera de sa fabrication, at-il précisé dans un communiqué.

Actuellement en phase II d’essais cliniques, le pétrélintide est un analogue de l’amyline administré en injection sous-cutanée une fois par semaine.

Roche doit d’abord verser à Zealand Pharma 1,65 milliards de dollars, puis procéder à des paiements d’étapes qui feront grimper le montant total aux environs de 5,3 milliards de dollars. La transaction est sujette à approbation réglementaire, les deux groupes espérant la finaliser au cours du deuxième trimestre.

A 15H40 GMT, Roche s’adjugeait 3,95% à 308,20 francs suisses, en tête du SMI, l’indice de référence de la Bourse suisse, en hausse de 1,44%.

– Gros potentiel de ventes –

« Cet accord a un sens » puisque Roche s’est lancé récemment sur ce segment avec le rachat de Carmot Therapeutics et a donc besoin « d’élargir ses options thérapeutiques » s’il veut pouvoir rivaliser efficacement sur ce marché hautement compétitif, a expliqué Stefan Schneider, analyste chez Vontobel, dans un commentaire boursier.

Les traitements contre le diabète et l’obésité sont dominés par le groupe danois Novo Nordisk, propriétaire d’Ozempic et Wegovy, et par l’américain Eli Lilly, qui détient Mounjaro et Zepbound.

Mais le succès de ces traitements a aiguisé l’appétit des entreprises pharmaceutiques, déclenchant une déferlante d’essais cliniques pour mettre au point des produits concurrents dans les récepteurs du peptide-1 apparenté au glucagon (GLP-1).

Selon une analyse de GlobalData, 323 actifs GLP-1R sont actuellement en phase de développement. Un certain nombre devrait arriver jusqu’à la phase de commercialisation d’ici 2030, les estimations de ventes pour ces produits se situent à cette date à 48,5 milliards de dollars.

Les fabricants de médicaments génériques, comme le britannique Hikma ou le suisse Sandoz, se préparent aussi à se lancer à l’assaut de ce marché alors que les brevets de l’Ozempic et du Wegovy doivent progressivement expirer en commençant par le Canada, la Chine, l’Inde et le Brésil dès 2026.

Numéro un mondial de l’oncologie, Roche s’est lancé dans la course en déboursant 2,7 milliards de dollars pour s’emparer de Carmot Therapeutics. Finalisée début 2024, cette opération – qui prévoit des paiements d’étapes supplémentaires de 400 millions de dollars – lui a permis de mettre la main sur le CT-388, traitement contre l’obésité et le diabète de type 2.

Dans son commentaire de marché, M. Schneider souligne toutefois que les premiers traitements de Roche arriveront sur le marché « au plus tôt » vers 2028, ses estimations de ventes se situant pour l’instant à environ 1,9 milliard de francs suisses (1,97 milliard d’euros).

Marcel Brand, analyste à la Banque cantonale de Zurich, souligne que dans le cas de petrelintide, le marché s’attend plutôt à un lancement vers 2030.

Selon lui, il faudra « 2 à 3 ans » pour juger pleinement le potentiel de cette combinaison du traitement de Roche avec celui de Zealand Pharma. Ce marché n’est pas exempt de déceptions, comme cela a notamment été le cas récemment pour des données sur CagriSema, un nouveau traitement qu’étudie Novo Nordisk.

Mais en cas de succès, son potentiel de ventes pourrait se chiffrer à « plus de 5 milliards de dollars », même avec la concurrence de produits génériques, d’après ses estimations.

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