Le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme a annoncé un tournant majeur dans sa stratégie d’approvisionnement. Pour la première fois, l’organisation a financé l’achat de traitements antirétroviraux produits localement sur le continent africain, marquant un pas décisif vers l’autonomisation sanitaire régionale.
Des traitements produits en Afrique, livrés au Mozambique
Les médicaments concernés sont des antirétroviraux de première intention appelés TLD (ténofovir, lamivudine et dolutégravir), reconnus pour leur efficacité et préqualifiés par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Ces traitements, fabriqués par une entreprise pharmaceutique basée au Kenya, ont été acheminés au Mozambique. Selon les chiffres communiqués, cette livraison permettra de traiter plus de 72.000 personnes vivant avec le VIH chaque année dans le pays.
Cette démarche s’inscrit dans la volonté du Fonds mondial de renforcer la sécurité des approvisionnements, tout en facilitant l’accès à des produits de santé abordables et de qualité sur le continent africain. « Cette étape historique souligne notre engagement à promouvoir la fabrication régionale », a déclaré Hui Yang, directrice du département de l’approvisionnement au sein du Fonds.
Un engagement pour la santé publique et le développement industriel
En parallèle, le Fonds mondial a également commandé certains médicaments antipaludiques, ainsi que des moustiquaires imprégnées d’insecticide et d’autres produits essentiels comme le cotrimoxazole, auprès de fabricants africains. Ces achats s’inscrivent dans l’initiative “NextGen Market Shaping”, qui vise à réorienter les marchés vers une production locale, adaptée aux besoins sanitaires de l’Afrique.
Pour assurer la qualité et l’impact de ces efforts, l’organisation collabore avec plusieurs partenaires stratégiques, dont les CDC, la Banque mondiale (via l’IFC), Unitaid et les communautés économiques régionales africaines.
Un pas vers l’autosuffisance sanitaire africaine
Pour Mark Edington, directeur de la gestion des subventions du Fonds mondial, cette orientation n’est pas seulement logistique : elle est politique. « Accélérer et intensifier la production locale de produits de santé en Afrique est une priorité absolue. »
Alors que le continent africain concentre une forte demande en produits de santé, mais reste encore dépendant des importations, cette initiative marque un tournant vers une souveraineté pharmaceutique africaine en pleine construction.
David Ekutshu
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